De plus en plus de personnes souhaitant prendre soin de leur santé naturellement se tournent vers les huiles essentielles. Elles soulagent en effet de nombreux maux. Elles sont cependant à utiliser avec prudence, que ce soit en diffusion, en inhalation, en massage ou en utilisation par voie orale. Les huiles essentielles concentrent de puissants actifs et ne sont pas anodines. Elles sont globalement contre-indiquées pour les femmes enceintes ou allaitantes et les jeunes enfants. Mais elles peuvent aussi provoquer des allergies, des réactions et effets indésirables, des intoxications ou interagir avec certains médicaments. Comment bien les choisir, les utiliser et les conserver ?
Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?
Les huiles essentielles sont, pour la plupart produites, à partir de la distillation à vapeur d’eau de plantes médicinales. Grâce à un alambic, la vapeur d'eau émise par l'eau portée à ébullition dans la chaudière traverse les plantes et entraine avec elle les principes aromatiques, ceux-là mêmes qui ont des propriétés thérapeutiques. La vapeur d'eau, ainsi chargée en huile essentielle, en se refroidissant va se recondenser. A l’issue de ce processus, on obtient deux liquides : une phase aqueuse, l’eau florale ou hydrolat, sur laquelle surnage une phase huileuse, l’huile essentielle. Cette dernière est fortement concentrée en principes actifs de la plante là où l’hydrolat est moins concentré.
Les essences d’agrumes (mais appelle souvent aussi huiles essentielles dans le langage courant) sont produites par l’expression à froid de leur zeste.
Les critères de choix d’une huile essentielle
Comme elle concentre tous les principes actifs de la plantes, l’huile essentielle va aussi accumuler toutes les substances à laquelle elle a été exposée : pesticides, herbicides… C’est pourquoi il est impératif d’opter pour une huile essentielle bio portant le label AB (Agriculture biologique) ou Ecocert.
L’étiquette doit aussi porter plusieurs autres mentions :
- Le nom complet de la plante et en latin. Il existe par exemple plusieurs variétés de lavandes qui n’on pas toutes les mêmes propriétés. La lavande vraie ou fine (Lavandula angustifolia) est idéale pour apaiser l'esprit et soulager les douleurs alors que la lavande aspic (Lavandula latifolia) est plus adaptée pour éloigner les moustiques et traiter les irritations cutanées.
- La partie de la plante utilisée. L’écorce d’une plante n’aura pas les mêmes propriétés que ses racines, ses feuilles ou ses sommités fleuries…
- Son analyse chimique aussi appelée chémotype et notée CT. Selon la durée de distillation, une même plante pourra êtres plus ou moins chargée en principes actifs comme le thujanol, le 1.8 cinéole… et lui confèrent des propriétés très différentes, et des contre-indications et précautions d’usages différentes aussi.
Les huiles essentielles déconseillées dans certains cas
Si les huiles essentielles sont en vente libre, elles ne sont pour autant pas adaptées à tout le monde. La grande majorité des huiles essentielles sont interdites aux femmes enceintes, allaitantes, aux bébés voire aux enfants.
Certaines huiles essentielles sont déconseillées chez les personnes asthmatiques ou épileptiques. D’autres interagissent avec certains médicaments.
Certaines huiles sont allergisantes, irritantes ou photosensibilisantes (elles réagissent avec le soleil) et ne sont pas adaptées pour un usage sur la peau ou doivent être fortement diluées dans une huile végétale (très peu d’huiles essentielles peuvent êtres utilisées pures sur la peau, elles sont généralement plus ou moins diluées dans une huile végétale). Et quelque soit l’huile utilisée, on procède toujours à un test cutané en apposant quelques gouttes d’huile au creux coude pour vérifier qu’il n’y a pas de réaction au bout de vingt minutes comme des rougeurs ou des démangeaisons.
De la même, toutes les huiles ne sont pas adaptées à un usage oral ni même en inhalation ou en diffusion. Pour la diffusion, on privilégiera toujours un dispositif à froid (par ultrason, nébulisation ou sur un galet) car la chaleur provoque une oxydation ce qui peut changer les propriétés des huiles essentielles voire les rendre toxiques.
Bien s’en servir
On voit fleurir beaucoup de « recettes maison » sur internet. La encore la prudence est de mise, car on trouve beaucoup de « conseils » tout à fait inadaptés. Rapprochez-vous d’un professionnel de santé, d’un naturopathe ou conseiller en aromathérapie disposant d’une bonne formation ou appuyez-vous sur des recettes élaborées par un pharmacien spécialisé dans l’aromathérapie. Il existe de nombreux ouvrages, écrits par des pharmaciens reconnus comme Dominique Baudoux, Aude Maillard, Françoise Couic-Marinier, Danièle Festy…
Les huiles essentielles étant hautement concentrées, il est impératif de bien respecter les dosages : c’est à la goutte près, au risque de faire un surdosage potentiellement dangereux.
Conserver les huiles essentielles
Une fois le flacon ouvert, les huiles essentielles s’oxydent très vite : elles perdent peu à peu leurs propriétés voire peuvent devenir toxiques. Après ouverture, leurs principes actifs sont valables 5 ans, voire 3 ans pour les agrumes.
C'est pourquoi, je vous conseille d'opter pour des flacons en verre teinté pour protéger l’huile de la lumière et de bien fermer le flacon après usage (les huiles essentielles s'évaporent et s'oxydent avec l'air). Encore mieux : laisser le flacon dans sa boîte permet plus d'opacité et de la conserver à l'abri de la chaleur. Il est également conseillé de conserver les flacons debout. Certaines huiles essentielles peuvent en effet interagir avec le bouchon si le flacon est couché.
Penser aux hydrolats et eaux florales
Les hydrolats et eaux florales sont eux aussi issus de la distillation de la plante mais nettement moins concentrés. Ils sont par exemple une alternative plus sécuritaire, avec moins de contre-indications. Ils sont très intéressant, notamment pour les femmes enceintes, allaitantes ou les enfants. Mais je les intègre aisément à une routine beauté par exemple.
Se faire conseiller
Conseillère en naturopathie certifiée, je dispose notamment d’une sérieuse formation en aromathérapie que j’ai suivie auprès d’ADNR formation, un organisme reconnu. Je suis à même de vous conseiller, y compris si vous être enceinte (ou prévoyez de l’être), si vous allaitez votre bébé ou pour vos enfants. Dans mes conseils, je m’appuie toujours sur des formulations validées par ADNR ou des docteurs en pharmacie tels que ceux précités.
